Mise à jour du 17/12/2024
Les châssis M4 (90°) et F4 (110°)
1986 - 1989
Les châssis M4 (90°) et F4 (110°) marquaient une avancée significative en introduisant, pour la première fois chez Océanic, le bus I²C, permettant l’exploitation de l’interface IC SAB 3037. Bien que les SMD fussent encore absents, les MELF étaient, hélas, déjà bien présents. L'image demeurait respectable, avec toujours des noirs profonds, signature emblématique de cette marque française.
L’alimentation s’appuyait désormais sur le TEA 2019, avec une régulation assurée par optocoupleur(s). La version stéréo haut de gamme Equinoxe allait même jusqu’à en ajouter une deuxième, toujours à découpage, pour répondre aux besoins énergétiques élevés de l’ampli BF équipé de deux TDA 2040. Cependant, la fiabilité et la maintenance perfectibles de ce concept conduiront Océanic à adopter, pour le châssis suivant, une approche déjà éprouvée avec le TDA 4601D. Les diodes BY 299 restaient majoritairement employées dans les secondaires. Du côté de la gestion, le processeur MAB8421 de Philips et son EEPROM PCD 8575 se distinguèrent par leur fiabilité. La partie HF avec son tuner et FI comprenant le TDA 2543 pour le son et le TDA 2549P pour l’image, offraient globalement une sensibilité satisfaisante, bien qu’un signal légèrement perturbé puisse encore entraîner un décrochement en chroma. Enfin, l’ampli audio restait identique à celui du M3.
La gestion de la trame était assurée par le fidèle TDA 8170, et la ligne contrôlée par un transistor dédié basique, soutenu par une THT relativement fiable. Les synchros étaient prises en charge par le TDA 8185, un composant de qualité moyenne. Le traitement vidéo était quasiment identique à celui du M3. Comme pour son prédécesseur, il valait mieux éviter de le faire fonctionner pendant de longues heures, car la bakélite noircissait encore plus rapidement que sur les M3/F3. Le CI tube en était la première victime... D’après mes souvenirs, ce châssis fut le moins fiable des trois et celui que je détestais le plus.
Schéma introuvable.
Créative Commons CC BY - NC. 2009. Pas d'utilisation commerciale. Grundig passion. RVB - CHARLEVILLE-MEZIERES (08) et CHAUMONT (52)
L'histoire OCEANIC en quelques publicités ci-dessous.
Pour passer à la photo suivante, cliquez sur le côté droit à l’intérieur de l’image, ou sur le côté gauche pour revenir. En survolant l’affichage, une barre de navigation apparaîtra en haut, vous permettant d’activer la lecture automatique du diaporama. Vous pouvez également utiliser la frise à curseur située sous la photo pour en sélectionner une directement. Bonne exploration nostalgique !
Publicité télévisée de 1986
OCEANIC Equinoxe châssis F4
OCEANIC, un acteur français de la radio et de la télévision, malgré son rachat par ITT, NOKIA puis ELECTROLUX.
Roger Toutain fonde Océanic Radio dans les années 1930. Avant la Seconde Guerre mondiale, l’entreprise commercialise un unique poste de radio. L’activité reprend pleinement en 1949, contribuant à l’histoire de l’électronique par des innovations dans les domaines de la radio et, plus tard, de la télévision.
L'année 1966 voit l'intégration d'Océanic dans le giron du groupe américain ITT (International Telephone & Telegraph), donnant ainsi naissance à ITT Océanic. Cette réorganisation s'accompagne d'une fusion avec Sonolor, initiée vers 1970, une autre société française de téléviseurs, dont les dernières activités, principalement centrées sur la fabrication d'autoradios à La Courneuve, déclinent avant de cesser à la fin des seventies. Bien que le nom Sonolor soit maintenu pour certains téléviseurs destinés aux hypermarchés, à l'instar de la sous-marque Grandin à une époque, Océanic reste réservé aux réseaux de distribution traditionnels.
L’usine de Chartres, inaugurée au milieu des années 1960, joue un rôle clé dans la production de téléviseurs noir et blanc, puis couleur, principalement de tailles moyennes (jusqu’à 56 cm initialement, puis 67 cm). Les petits formats sont quant à eux importés d’Asie. Avec une superficie de 25 000 m², ce site se distingue par un haut degré d’automatisation et des standards de qualité exigeants. Il conserve l’appellation ITT Océanic jusqu’en 1979, avant de redevenir simplement Océanic.
En 1987, Nokia, alors troisième constructeur européen d’électronique grand public, acquiert Océanic. Trois ans plus tard, sa gestion est confiée à la société suédoise Electrolux, sous laquelle elle prend le statut d’Océanic S.A. L’usine de Chartres emploie jusqu’à 2000 personnes, mais ferme définitivement à l’été 1992.
Dans les années 1990, Océanic annonce le développement de téléviseurs au format 16/9, avec notamment un modèle de 91 cm, et s’investit dans les prémices de la haute définition (HD). Cependant, l'enseigne entre progressivement en déclin jusqu’à sa relance en 2005 avec une gamme d’écrans plats. En 2007, elle est reprise par Pro-Trade, une société spécialisée dans l’électroménager et le multimédia, mais fait faillite peu après. Aujourd’hui, la marque est distribuée par une plateforme bien connue de vente en ligne. Ses produits, fabriqués dans l’usine turque Vestel, se positionnent sur le segment des téléviseurs à bas coût, ne conservant de français que le nom.
Les châssis M5 (90°) et F5 (110°)
1989 - 1990
Les derniers des Mohicans abandonnaient le clavier de commandes pour ne conserver que les quatre fonctions principales en façade. Sans télécommande, il devenait donc impossible de modifier l'image ou de régler une chaîne... Des économies de bout de chandelle particulièrement pénibles, typiques des pratiques de l'époque.
Cette dernière famille de châssis Océanic M5/F5 faisait machine arrière en matière d'alimentation, dans le but d'effacer l'échec du TEA 2019. Ainsi, le retour du TDA 4601D (cette fois avec optocoupleur) était très apprécié. Bien que les composants MELF proliféraient, les SMD se faisaient heureusement encore attendre. L'image proposée était dans la lignée des séries précédentes, tout à fait respectable. Le processeur n'était plus un Philips, mais semblait provenir directement de chez Nokia (CCU OC xx). L'EEPROM MDA 2062 ne fera pas parler d'elle. Les étages HF et FI (TDA 2148 pour le son et TDA 4453 pour la vidéo) se comportaient dignement. L'indétrônable amplificateur audio TDA 1013 poursuivait sa carrière sans faux pas, avant de la conclure avec le châssis suivant (Euro-mono).
Le TDA 8170 était toujours frais et dispo dans l'étage trame, et la partie ligne continuait d'exploiter son montage classique, avec une THT relativement fiable, au grand bonheur des revendeurs. Le TDA 8185 était toujours présent. En matière de gestion vidéo, le TEA 5101A cédait sa place au TEA 4646B, sans causer de problèmes majeurs. La nouveauté résidait dans l'amplificateur RVB, qui n'était plus géré par des transistors sur le CI tube, mais par un TEA 5101A sur le châssis principal, apparaissant pour la première fois également chez d'autres marques comme Grundig, avec quelques soucis à la clé. Océanic avait fait le choix de ne pas adopter de TEA 5101A/D avec protection par diodes internes contre un flash positif du tube, ce qui affecta légèrement la fiabilité de ces châssis. Enfin, la platine CI tube respirait, évitant la carbonisation après quelques années de fonctionnement, contrairement aux châssis M4/F4, puisqu'elle n'était plus équipée de transistors.
Ce châssis Océanic marquait la fin de son indépendance. Les générations suivantes se métamorphosaient en purs produits Nokia (Euro-mono, Euro-stéréo, Monoplus, Stéréoplus...), que je trouve encore aujourd'hui particulièrement antipathiques.
Astuce. Pour distinguer ces trois châssis, c'est très simple :
Les M3/F3 ont leurs transistors pour l'attaque des cathodes sur le châssis principal. Le CI tube ne comporte ni transistors ni MELF.
Les M4/F4 ont leurs transistors pour l'attaque des cathodes sur le CI tube qui comporte des MELF.
Les M5/F5 n'ont plus de transistors pour l'attaque des cathodes, mais un IC TEA 5101A sur le châssis principal. Le CI tube, dépourvu de transistors, comporte néanmoins des MELF.
Les châssis M3 (90°) et F3 (110°)
1984 - 1986
Les châssis M3 (90°) et F3 (110°), commercialisés entre 1984 et 1986, étaient appréciés pour leur bon rapport qualité-prix. Disponibles en versions manuelle ou à télécommande, ils ne comportaient ni composants MELF (Metal Electrode Leadless Face = résistances, condensateurs et diodes de taille classique montés en surface) ni SMD (Surface-Mounted Devices = petits éléments passifs et actifs montés en surface). Principaux atouts des M3 F3 : une restitution des noirs appréciable et une conception électronique des plus simples.
L’alimentation à découpage, basée sur le TDA 4601, se montrait discrète, fidèle à sa réputation. Les diodes des secondaires, toutes des BY299, s’avéraient pratiques à stocker. Le processeur SAA 1290, chargé de la synthèse de tension, fonctionnait sans histoire, épaulé par son EEPROM MDA 2061. Le bloc tuner et la FI se caractérisaient par une réception à la sensibilité modeste, sans être rédhibitoire (la FI son était assurée par le TDA 4445F et la FI image par le TDA 4429T). J’ai eu l’occasion de posséder un téléviseur de ce type dans ma chambre, avec une installation audacieuse d’antenne externe improvisée qui s’éternisa. A noter, avec mon réémetteur anémique ardennais, la chroma SECAM (TEA 5630) montrait une certaine instabilité, décrochant fréquemment, là où un Grundig, plus onéreux il est vrai, fonctionnait parfaitement.
Les balayages trame (TDA 1670) et ligne, ce dernier doté d’un transistor dédié, étaient dans l'ensemble fiables. Le transformateur THT, bien que perfectible, intégrait le tripleur, une caractéristique positive encore peu répandue chez les concurrents, contribuant à faire oublier les amorçages fréquents. Grundig, par exemple, n’adoptera cette configuration qu’en 1990 sur ses châssis 50Hz (CUC 4000).
Le traitement des synchronisations, assuré par le respecté TDA 2593F, et la gestion vidéo avec cut-off automatique, confiée au TEA 5031, s’avéraient relativement fiables. En somme, un châssis qui, à condition de refaire régulièrement les soudures, pouvait offrir plusieurs années de service, sous réserve que le tube soit de qualité, ce qui n’était pas toujours garanti. On regrettera néanmoins que, lors d’un fonctionnement prolongé, la bakélite ait tendance à se carboniser rapidement. Le son, amplifié par le basique TDA 1035, ne fera pas parler de lui.
Publicité télévisée (1983-1984) de transition avant le châssis F3 Océanic
Publicité télévisée ITT OCEANIC avec 2 cassettes encastrables : télécommande et un ensemble de 8 jeux (1978/79)