Quelques souvenirs sur la télévision de mes jeunes années sont à revisiter avant d'aborder le CUC A et son balayage à transistor, un tournant marquant pour ce constructeur allemand qui amorçait enfin une production fiable. Son successeur, le vénérable CUC C, conservait cette réputation, malgré une teinte verdâtre prédominante. Les TV Monolith faisaient une entrée remarquée, tandis qu'Antiope s'immisçait discrètement dans nos foyers.

1983.1984.1985

Le châssis TV CUC 2000, introduisait le BUS I2C. Il imposera vite une version économique peu appréciée à base de "monotransfo". A partir de 1987, des magnétoscopes Grundig fiables, utilisant des mécanismes VHS Panasonic, voyaient enfin le jour. Sans oublier le CUC 3000 déjà disponible en magasin.

1986.1987.1988.1989

Dans les années 80, Grundig développait un nouveau procédé pour combattre la fatigue oculaire due aux "papillotements" (flickers) du 50Hz. Cette avancée introduisait la technique du double balayage sur ses téléviseurs baptisés 100 Hertz. Malheureusement, la première génération, tout comme la suivante, souffraient d'une fiabilité déplorable. La gestion était assurée par un module blindé au nom barbare de Feature Box, trônant sur le châssis. Heureusement, le CUC 4000, qui intégrait enfin le tripleur dans le THT allait devenir l'un des plus respectés châssis 50Hz de la marque allemande.

1990

Deux nouveaux TV 100 Hz étaient introduits sur le marché. Un modèle de 95 cm au format 4/3 et son acolyte au format 16/9, exploitant le standard D2 MAC. Malheureusement, malgré leurs caractéristiques attrayantes, les prix exorbitants et une fiabilité minimale les condamnèrent rapidement. Quant au nouveau CUC 5000, châssis 50Hz proposant l'OSD, il ne parvint pas à susciter l'enthousiasme de son prédécesseur en raison des multiples problèmes rencontrés. Une période compliquée pour la marque au trèfle.

1991.1992

1993.1994

La "Deutsche Qualität" trouvait son incarnation dans le remarquable téléviseur M72-795/9 Top 50Hz, doté d'un tube Toshiba à focus dynamique, représentant le summum en termes de qualité d'image jamais atteint par la marque. De plus, la gamme 100Hz s'enrichissait d'un châssis DIGI 5 enfin digne de ce nom. Les talentueuses mécaniques VHS Panasonic étaient abandonnées au profit de la Turbodrive Philips, tout aussi honorable. Une excellente année pour ce constructeur d'outre-Rhin qui lançait également le sympathique CUC 6300 50Hz.

Le concept Megatron prenait tout son sens grâce à l'utilisation des meilleurs écrans 72cm 4/3 de Philips et Toshiba disponibles à l'époque, tant sur les modèles 50Hz que sur les 100Hz. Cette dernière génération proposait un spectacle visuel irréprochable, particulièrement en 50Hz. Cependant, le nouveau châssis 100Hz, le DIGI5B, présentait une fiabilité initialement médiocre. Il faudra attendre les évolutions DIGI5B+ et DIGI5B++ pour obtenir un niveau acceptable sur cette série, qui restera néanmoins compliquée à dépanner.

1995.1996

Grundig dévoilait son premier Plasma, conçu par Philips, le fameux Planatron. Acquérir cet écran plat nécessitait de sacrifier un rein et un œil pour finalement profiter d'une image banale. Les téléviseurs 50Hz stéréo équipés du CUC 2000 retrouvaient une certaine respectabilité, malgré une teinte verdâtre désagréable, inconcevable chez les principaux concurrents. Les magnétoscopes commençaient par perdre la fonction AIDC (Auto Identification Durée Cassette), décevant les clients les plus fidèles. Quant au premier lecteur DVD, également de chez Philips, il ne laissera pas un souvenir impérissable.

1998

L'année fut difficile pour Grundig France, marquée par une gamme de téléviseurs peu attrayante, à l'exception notable de la série Davio, qui se distinguait par son design original et ses basses de qualité. La collaboration avec Philips pour les magnétoscopes était toujours d'actualité, mais les produits devenaient de plus en plus basiques. Sur le marché de l'audio, un lecteur novateur appelé "MP3" émergeait. Grundig tentait également sa chance dans le domaine des GPS avec une première version nécessitant 4 CD-ROM dans un chargeur à 6 CD, souvent installé dans le coffre.

1999

Grundig réalisait enfin qu'un sursaut salvateur était impératif. Cette prise de conscience se matérialisait par l'introduction du Basic 3, un tout nouveau châssis 100Hz, renouant ainsi avec l'excellence. Une gamme Fine Arts destinée aux puristes devenait même le fleuron de la marque au trèfle comme il était possible de le constater dans le film les "Rois Mages". La collaboration avec Philips se cantonnait désormais aux seuls lecteurs DVD. Malheureusement, les nouveaux VHS à la qualité très relative provenaient d'Asie.

2000

Le haut de gamme 100Hz, DIGI 6, allait devoir faire face aux défis de l'industrialisation non maîtrisée. Ou si vous préférez, il aurait été plus judicieux de le commercialiser au rayon barbecue. Rapidement remplacée en raison de cette faiblesse, cette génération proposait toutefois la prise VGA. Une première appréciable depuis Windows 95 OSR2. Coté 50Hz, les TV affublés de l'anémique CUC 6330 perdaient leur âme. L'image affichée était dénuée de tout intérêt, en deçà des standards de qualité attendus. Le basique CUC 7303 revenait à la synthèse de fréquence, le seul aspect positif de cette déplorable année.

1997

Un rétroprojecteur fabriqué par Toshiba faisait son entrée, 20 ans après le CINEMA 9030 allemand. Les téléviseurs 50Hz étaient à présent principalement assemblés avec des composants et des écrans Thomson, exhibant cette détestable teinte bleutée caractéristique. Le Dolby Virtual Surround devenait la norme. Les lecteurs de DVD Philips étaient progressivement remplacés par une gamme d'origine anglaise, là où Grundig optait pour la construction d'une nouvelle usine. Une décision trop tardive à mon sens. Les lecteurs asiatiques à moindre coût ne pouvaient déjà plus être concurrencés.

2001

Le nouveau DIGI 100 REFERENCE PLUS était véritablement le joyau de la couronne dans le monde du haut de gamme 100Hz Grundig. Doté d'un lecteur DVD intégré, du son AC3, de 2000 pages de télétexte, ainsi que d'un disque dur de 20 Go pour l'enregistrement PDR, il offrait même un accès à l'Internet. C'était une année charnière, marquée par la fin inéluctable de l'ère des magnétoscopes. De son côté, Daewoo sous-traitait le lecteur DVD bas de gamme à Grundig. Bien que la fiabilité n'était pas le point fort du DVD 130, sa docilité avec les protections de l'époque lui apportait un certain succès d'estime.

2002

Le DIGI 100 continuait à briller en tant que référence haut de gamme 100Hz, tandis que les premiers écrans LCD de qualité discutable s'imposaient. Malheureusement, de nouveaux téléviseurs basiques 50Hz, de fabrication extra-européenne et aux performances déplorables, faisaient surface. Cette situation décevait les clients les plus exigeants, habitués à des normes élevées, et marquait le début de la fin pour Grundig France. Quant à Grundig Allemagne, suite à l'endettement accumulé depuis des années, le dépôt de bilan fut inévitable le 14 avril.

2003

Grâce ou à cause d'un système juridique compliqué, GRUNDIG France continuait à fonctionner sous l'égide de sa maison mère, malgré une situation financière précaire. Mais la faillite ne signifiait pas nécessairement disparition ! Le premier août sonnait le glas pour GRUNDIG France qui, à son tour, se retrouvait en dépôt de bilan, entraînant le licenciement de presque tout son personnel. Malgré cela, GRUNDIG fut repris, d'abord par BEKO Electronics et ALBA Radio Ltd en 2004, puis absorbé par le groupe turc Koç Holding en 2008 sous le nom de GRUNDIG Elektronik, imposant ainsi sa propre technologie.

2004, la fin d'une belle histoire commencée en 1930.